De Bâle à Chalon-sur-Saône : 3 semaines entre Suisse et Bourgogne

Sa 05, Paris – Bâle en train

Gare de Lyon - départTrain Paris Bâle

Arrivée à Bâle

Après 3h de TGV, nous voici à Bâle, au bord du Rhin. Pour ce voyage, nous avons pu réserver des places payantes pour nos vélos en même temps que nos places assises. Ainsi, nous n’avons pas eu à ranger nos destriers dans des housses encombrantes. Mais l’espace dédié est en pratique trop exigu et ne peut contenir qu’à 3 de nos vélos. Il correspond à l’emplacement d’un carré de 4 sièges. La remorque ainsi que le vélo d’Anaïs auront voyagé en 1ère classe, sur un espace handicapé. Une fois arrivés à Bâle, le YMCA où nous sommes hébergés ce soir est toute proche de la gare. L’accueil y est sympathique et nous pouvons laisser nos vélos dans un local fermé à clef. Nous nous installons dans un studio spacieux, baigné d’une belle lumière de fin de journée. Nous aurons l’occasion de découvrir la ville dans quelques jours, après une boucle dans le jura.

Di 06, Bâle – Brislach

Nous avons rendez-vous ce matin avec Nicolas K, un ami suisse et ancien collègue de l’époque d’Hummingbird, du temps où nous avions une plate-forme logistique à La Chaux de Fonds. Les retrouvailles sont chaleureuses et les enfants l’adoptent immédiatement. Nous passons la fin de matinée ensemble à discuter dans la gare centrale, point de départ de notre expédition. Nicolas est assez étonné par le volume de nos bagages. Après les courses pour le pique-nique, nous quittons Nicolas en lui promettant de le tenir informé de notre expédition suisse.

Nicolas, Hugo et Anaïs devant le YMCA

Panneau Suisse à vélo

Gare de Bâle

Pour démarrer, il suffit de suivre la signalétique de la Suisse à vélo, typo blanche sur fond rouge. Il est impossible de se tromper ni de rater un panneau. Il arrive même, sur de grands axes, de trouver des panneaux aussi grands que ceux pour les véhicules motorisés. Les premiers coups de pédale sont toujours aussi excitants car c’est une nouvelle aventure qui commence et que nous allons écrire durant 3 semaines en famille. En quittant la gare nous traversons des aménagements, tracés pour les cyclistes. Ils sont étonnants, le long de la voie de chemin de fer, dans de sortes de tunnels urbains sous des bâtiments, bureaux et habitations. Ici, pas de scooters ou de motos qui viendraient rouler sur les espaces réservés aux vélos comme à Paris. Les espaces dédiés aux vélos sont respectés. Quelle tranquillité !

Bâle passages vélo sous bâtiments

En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons dans une station-service à Zwingen où nous pouvons faire le plein … de glaces, jus de fruits, eau. Car si cette première étape est jusqu’ici bien agréable en termes d’aménagements et de profil, le thermomètre atteint les 30 degrés et le ciel est lourd. Nous entendons le tonnerre gronder par moment dans des vallées voisines depuis 2 heures. En arrivant à destination, nous comprendrons que nous aurions dû quitter cette route, à quelques centaines de mètres de la station pour rejoindre la ferme où nous dormons ce soir. Mais nous allons faire une boucle et rajouter quelques belles côtes supplémentaires où il nous faut par moment marcher et pousser les vélos. C’est un peu fatiguant, mais les paysages sont superbes. Nous arrivons heureusement à la ferme avant l’orage qui nous aura suivis tout l’après-midi. Nous sommes accueillis par le chien Blacky, 2 portées de chatons trop mignons et des meuglements. Dans la grange où nous devons dormir, il fait une chaleur terrible. Les enfants prennent rapidement possession des lieux et ne quittent plus les chatons d’un poil. Une soirée à la ferme, c’est la fête puissance 10.

Anaïs et chatonVaches à l'étable

ferme de Brislach sous l'orage

Nous dînons sous le hangar, près des vaches. Le ciel est devenu très sombre, le vent se lève et se déchaine, les arbres ploient, quel spectacle ! Au menu, nous avons des pâtes bolognaises pour un régiment. Notre hôte est aux petits soins et vient nous voir régulièrement bien qu’il lui soit nécessaire de traverser la cours exposée aux trombes d’eau. Ça sent un peu la vache dans l’étable. Les enfants sont déchainés et nous aussi.

Lu 07, Brislach – Delémont

Notre lit dans la pailleSet de table avec dessin d'enfantsNous avons tous passé une excellente nuit sur la paille, bercés par l’orage et quelques beuglements. Je suis très content d’avoir trouvé cette ferme sur notre parcours afin de faire découvrir cet hébergement typiquement suisse à ma famille. Lors d’un précédent séjour, une traversée de la Suisse Sud-Nord, j’avais adoré cette ambiance toute particulière et l’accueil chaleureux des fermiers. Nous prenons le petit déjeuner à l’abri et au chaud. Le service est toujours parfait, avec le sourire. On nous sert de bons produits frais, faits maison ou locaux. Les sets de tables ont été réalisés avec des dessins d’enfants venus en groupes scolaires.
13.P1130118-500

Nous descendons sur Lawften. Après quelques courses de victuailles, un pique-nique dans un parc, nous prenons le train pour rejoindre l’étape suivante, Delémont, en évitant la circulation qui ne nous enchante guère. Ah, si nous avions des TER pareils en France : l’espace pour les cyclistes est incroyablement bien pensé, large, facile d’accès, non cloisonné. Delémont sous la pluieUne fois à destination, nous prenons la direction de l’hôtel Ibis où nous sommes accueillis avec beaucoup d’attention et de sourires bien que trempés, crottés et chargés. Nos vélos sont hébergés au parking dans un local sécurisé. Le temps est bien pourri et la visite de la ville avec tuba et palmes nous auraient bien aidés.

Ma 8, Delémont – Lucelle

Au réveil, il pleut toujours et certaines chaussures sont encore détrempées. En allant acheter le pique-nique, Estelle trouve des ponchos en plastique transparent pour Hugo et Anaïs qui sont mal équipés. Leurs vêtements de pluie ne supporteraient pas le test qui nous attend dehors. Dans notre chambre ibissienne, nous ouvrons un atelier clandestin de confection afin de retailler à la bonne longueur les équipements de pluie. L’ambiance est excellente à la production malgré l’eau qui ruisselle sur les vitres !

Prêts ! Atelier confection Hôtel Ibis

Nous commençons par une route très circulante sur 4 km que nous quittons à Soyhières.
Ensuite, c’est de l’ascension jusqu’en début d’après-midi, toujours sous l’eau. A l’heure du pique-nique, nous nous arrêtons au milieu du village de Mettembert, sous un abribus. Je vais cogner à quelques portes et ma recherche est rapidement fructueuse. Nous pouvons nous poser chez Chantal et Pierre qui nous accueillent gentiment dans leur cuisine en compagnie de Baguera, le chat, et de leurs perruches.
Nous repartons sous un ciel un peu plus clément, mais la reprise n’est pas moins douloureuse pour les jambes après cette pose. Après le col, nous entrons dans le village de Pleigne sur un plateau. Ensuite, nous nous engageons sur une petite route puis un chemin forestier. La promenade est superbe, calme et nous ne croisons personne. Ensuite nous entamons une descente sans fin avec un dénivelé négatif de 200 m sur un chemin VTC. Je passe mes consignes à Hugo afin qu’il n’y ait pas chute. L’arrivée à Lucelle est la bienvenue. Le site de l’ancien monastère cistercien, un peu austère mais de caractère, solitaire dans cette vallée est impressionnant. Les bâtiments sont de taille imposante et peut accueillir ainsi jusqu’à 100 personnes et semble être vide. En cette fin de journée, la seule activité semble se situer exclusivement dans les cuisines du restaurant.

Me 9, Lucelle – Mariastein

Ascension de la matinéePose en forêtArrivée à Lucelle

La nuit a été agréable au Centre d’Accueil International, et ce matin la pluie nous est restée fidèle. Le personnel et le père responsable du site sont charmants.
Descente depuis Lucelle Nous profitons d’un début de journée clément et d’une belle descente dans la vallée de la Lucelle. Sur les premiers kilomètres, la frontière se situe au milieu du cours d’eau. Au gré des virages de la route et de la Lucelle, nous passons à plusieurs reprises la frontière franco-suisse. Nous croisons peu de voitures et quelques cyclo arrivant de la vallée.
Au pied de la ville de Röschenz, nous entamons l’ascension de la journée avec un col à Challpass. Un km après la sortie de la ville, c’est le début de la douche. Nous finissons l’ascension à pied, bien arrosés, au milieu de la circulation.

Ascension au pied de Röschenz

Arrivée au col Challpass sous l'eauAprès une pause, nous nous jetons dans la descente où une douche incroyable nous accueille en bas. Nous arrivons à l’Hôtel du Jura trempés jusqu’aux os. Nous abandonnons nos vêtements les plus humides près de la porte d’entrée de peur d’une inondation dans la chambre.
Douche est sur le palier, c’est original. Le diner est agréable ainsi que la nuit bien qu’Anaïs soit dans notre lit, faute de lit pour elle.

Je 10, Mariastein – Bâle

Gravure représentant l'abaye ND de la PierreCe matin, une épaisse couche de nuage s’étire entre le soleil et nous, et l’ambiance est plutôt à la bruine fraîche. Après le petit-déjeuner, nous allons visiter l’abbaye Notre-Dame de la Pierre et ses chapelles, au centre du village. Je m’engage dans un long couloir sous l’église avec les enfants pendant qu’Estelle monte la garde devant nos chers véhicules. Au bout de ce boyau, il nous faut suivre un long escalier, quel périple ! Dans la descente, encore plus bas pour rejoindre une chapelle troglodyte. Entre elle et l’église se trouve une seconde chapelle avec des peintures monochromes sur pans de bois au plafond. Le site est magnifique et sacrément surprenant !
Le retour sur Bâle est agréable, tranquille et nous n’avons quasiment que de la descente. Après les derniers champs potagers et vergers, nous entrons en milieu urbain. Nous commençons par suivre le tramway puis nous traversons des quartiers résidentiels en zone 30, dans de petites rues.
Avant de rejoindre le YMCA, Estelle fait quelques courses au Coop de la gare centrale.
Nous retrouvons avec plaisir le YMCA, même si nous avons ce soir un nid de guêpes pour voisines ainsi que des zozos bruyants au-dessus de notre tête.

Ve 11, Bâle – Mulhouse

Place de l'église à BâleUne fois prêts, nous passons une dernière fois faire nos courses à la gare centrale, décidément fort pratique. Puis nous rejoignons la vieille ville pour un peu de tourisme, profitant d’une accalmie météo. Pour le déjeuner, nous pique-niquons à abris du store d’une agence de voyage fermée. Une heure plus tard, l’abri est un parking vélo dans une école. Que d’eau !

Nous rejoignons la France par la passerelle des 3 pays qui enjambe le Rhin, puis nous prenons la direction Mulhouse.

Grand Canal d'Alsace et le Rhin à NifferPont des 3 PaysNous longeons d’abord le grand canal d’Alsace et le Rhin, puis le canal du Rhône au Rhin que nous allons suivre durant les prochains jours le long de ses 375 km, entre Niffer et Saint-Symphorien-sur-Saône. Cette sortie fera 47 km au final et Hugo aura bien méritée sa nuit de repos à Mulhouse !
47 km entre Bâle et Mulhouse

Dominique, cycliste de Mulhouse, nous retrouve près du port de plaisance. Ce soir, il nous héberge chez lui dans un quartier légèrement excentrés. Notre matériel est rangé dans son box avec ses nombreux autres vélos ainsi que le matériel de l’association cycliste Cadres. Nous passons ensemble une soirée bien agréable avec un dîner délicieux composé notamment de terribles flammekueche maison. Pas de doute, nous sommes en Alsace.

Sa 12, Mulhouse – Wittersdorf

Balade dans MulhouseDominique et nous à l'extérieur de la ville Quentin rencontré chemin faisant

Après un petit-déjeuner en compagnie de Dominique, nous visionnons un documentaire sur les transports à vélo à Copenhague. Cela me rappelle de beaux souvenirs de vacances d’été avec mon frère dans les pays nordiques, chez les amoureux de la petite reine. Avant de reprendre notre périple, nous faisons quelques courses au marché et notre hôte nous fait une visite de la ville, naturellement à bicyclette. Enfin, il nous accompagne hors de la ville, jusqu’à un endroit qu’il affectionne particulièrement, au bord d’un petit cours d’eau. Le ciel devient de plus en plus menaçant et nous nous séparons ici.

L04.P1130425-500a fin de journée est marquée par une chute d’Hugo à 100 m de notre destination finale. Sans doute à cause à fatigue, il a voulu éviter une plaque d’égout et a fait un écart fatal. Il termine les derniers mètres à pied, blessé au genou. L’hôtel réservé est fort étrange et peu recommandable au final. La déco est faite de bric et de broc avec de fortes références à Napoléon 1er, des costumes de fantassins, des sculptures, peintures, maquettes de bateaux. Notre chambre est un bunker sans fenêtre avec une déco lourde n’est pas franchement épanouissante. Vivement demain !

Anaïs a bien aimé la tortue chez Quentin, petit garçon rencontré en route, la salade préparée par maman, la balade avec Dominique.

Di 13, Wittersdorf – Dannemarie

Cigogne dans son nidPaysage avant l'orage

Paysage avant l'orage

Habrités d'un orage

Nous avons hâte de quitter ce lieu étrange. Peut-être un peu troublés, nous partons d’abord dans une mauvaise direction. Puis nous faisons demi-tour pour retrouver la direction d’Altkirch. Une fois à Altkirch, nous découvrons une exposition sur les effets de cette guerre dans la région qui fut durement touchée avec une ligne de front qui passait à quelques kilomètres de cette ville durant la 1ère Guerre-Mondiale. Nous sommes un dimanche et la ville est quasiment vide. Heureusement, nous trouvons une crêperie ouverte.

Maison de la Nature arrivée à la Maison de la NatureLa suite du parcours offre une très belle vue sur la chaine du Ballon d’Alsace. En fin d’après-midi, nous nous posons à la maison de la nature au bord une voie cyclable. C’est l’occasion de connaitre le nom des rapaces que nous voyons chaque jour depuis le début de notre périple dans le Jura suisse. Il s’agit de milans noirs, mesurant 60 cm et d’une envergure de 135 à 155 cm. Et nous prenons rapidement l’habitude de scruter le ciel pour l’observer ses vols de magnifique planeur.

Chambre d'hôteNous dormons ce soir dans une très grande maison, ancien hôtel-restaurant transformé en chambre d’hôte. Le lieu mériterait un gros lifting pour être chouette. C’est sombre, rideaux tirés, vieux lits. De plus le proprio est souriant mais rigide. Attention aux enfants, les interrupteurs, utilisez telle douche, mais pas l’autre.  Un peu casse bonbons le papi ! Et le contact est limité minimum syndical, dommage. Nous dînons dans un chouette resto en face de la gare, l’auberge Ritter ; accueil, service, cuisine parfait et il pleut toujours.

Lu 14, Dannemarie – Autrechêne

A 9h nous dormons encore, lorsque le patron monte nous réveiller. S’il avait eu un clairon, il ne serait pas gêné. Après les appels de sa voix militaire, nous avons le droit à un avant-goût de ses talents d’accordéoniste. Comme la veille, le petit-déjeuner est décevant et pas idéal pour une bande de cyclistes.

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Au moment de partir, une superbe averse nous rappelle que l’été n’est pas encore arrivé. Nous sommes le 14 juillet et donc les commerces sont tous fermés. Vers midi, nous trouvons un superbe restaurant sur Restaurant Kebabune péniche fort engageante. Mais nous ne sommes pas les seuls à avoir été séduits, il est donc complet. Nous décidons de nous aventurer dans un village désert. Les chances nous paraissent faibles. Or nous finissons par atterrir dans un kebab qui fera parfaitement notre affaire et nous sommes ses uniques clients de la matinée. Il ferme après notre départ.

Voie barréeEn début d’après-midi, nous tombons sur une section de la voie verte barrée par des blocs de béton. Voie barréeNous contournons l’obstacle. Le bas-côté s’est effondré à certains endroits, mais cela ne semble pas risqué. Le plus compliqué se trouve à la sortie de la zone condamnée. Le passage est beaucoup plus compliqué à appréhender. Mais nous nous en sortons, avec une pause pour laisser passer une grosse averse. Quelle journée !

A Autrechêne, nous arrivons vers 15h sous un ciel chargé. Nous sommes accueillis avec un large sourire par la propriétaire et son toutou Balou. Des boissons fraîches nous sont servies en terrasse. Puis nous prenons notre temps. C’est bien agréable. La vue sur la chaîne du Ballon est superbe, d’autant que le ciel s’ouvre et nous permet de dîner en terrasse. Cette fin de journée agréable et détendue est bien méritée. L’étape du Tour s’achevait aujourd’hui au sommet du Ballon, et il y a semble-t-il fait très froid et humide.

Ma 15, Autrechêne – Montbéliard

Chambre d'hôteA 7h15, Hugo est debout et va aider la propriétaire à préparer le petit-déjeuner. Le repas est succulent : pain aux graines, confitures maison, fruits frais, yaourts maison et café. Nous sommes accompagnés par un couple de journalistes sportifs allemands qui suit le Tour de France. Ils adorent ces 3 semaines exceptionnelles dans l’année.
A l’heure du déjeuner, nous nous posons à la base nautique de Montbéliard. Hugo, Anaïs et moi, nous nous baignons joyeusement. En fin d’après-midi, nous rejoignons Montbéliard, toujours en suivant le canal. Après le passage sous l’autoroute, il nous faut quitter la piste pour rejoindre la zone commerciale. C’est compliqué d’accéder à l’hôtel qui se situe sur les hauteurs de cette zone. Le vélo n’est par définition pas le bienvenu. Le site est beaucoup moins agréable que la veille. Après avoir passé des heures à rouler sans voitures, au calme, au milieu de parfums agréables, se retrouver ainsi encadrés n’est pas franchement épanouissant.

Pour le dîner, nous n’avons comme choix qu’un restaurant chinois gigantesque en face de notre hôtel. On y sert de la nourriture au kilomètre pour les touristes et vrp de passage.

Me 16, Montbéliard – Ile sur le Doubs

Après un petit-déjeuner au milieu de journalistes néerlandais suivant le Tour de France, nous partons visiter le centre-ville.

01.P1130570-500 02.P1130573-500Dans un parc où nous nous posons pour le déjeuner, les enfants vont se rafraîchir et jouer dans un bassin avec des jets d’eau. De suite ils se font des amis et s’amusent comme des fous. Il fait chaud et avec ce bassin, nous sommes au bon endroit pour pique-niquer.

Le camping de l’Ile sur le Doubs est face à une chute du Doubs et ça me semble un peu bruyant. Nous croisons quelques cyclos dont des familles.

Je 17, Ile sur le Doubs – Baume les Dames

Comme attendu, j’ai peu apprécié la proximité de cette chasse d’eau avec ses 176 m3 par seconde. Nous partons vers 11h30, donc très tard. C’est une nouvelle journée chaude qui nous attend.

01.P1130641-50002.P1130674 03.P1120956 Mais l’eau et la végétation luxuriante nous préserve. Avec les méandres du Doubs, surtout après Cerval, le parcours est un bonheur pour les yeux. Nous profitons aussi de quelques courtes mais belles cotes à Clerval et Roche-lès-Clerval.

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Au camping de Baume les Dames, nous retrouvons une famille cyclo croisée la veille, des militaires de Montbéliard. Ils ont la particularité d’avoir un vélo adulte pour deux. Les parents, Maud et Stéphane, roulent chaque jour la moitié du parcours (15 km) et courent l’autre moitié. Il y a ce soir plusieurs autres familles cyclo qui se croisent en cette douce fin de journée. Le site nous plait beaucoup. Avec le tracé réalisé par le cours d’eau depuis des (millions d’années ?, l’effet d’optique nous donne l’impression d’être arrivés dans un cirque alpin. Nous nous faisons livrer des pizzas et pique-niquons sur un banc. Les enfants s’amusent comme des fous avec une bande de gamins et coucher à 22h30.

Ve 18, Baume les Dames

01.P113068202.P1130689Réveil se fait en douceur au calme dans un écrin magnifique de Baume-les-Dames. Le thermomètre va encore monter aujourd’hui jusqu’à 31 ou 32°.  Nous voyons partir plusieurs équipages : Maud, Stéphane, Matteo et Melissa, la famille militaire, qui continue en direction Dole, ainsi que des savoyards avec Vincent, Stéphanie, Salomé et Gaspard et enfin Florent et Julie de la région parisienne.

Après un pique-nique au camping, nous filons pour la piscine. Nous y croisons des cyclo de Berne. Nous avons vu leurs vélos à l’extérieur et l’intuition me guide vers eux dans le petit bassin. Que de monde ici. On l’impression que les bassins pourraient se vider si tout le monde se jetait dans l’eau en même temps.

Sa 19, Baume les Dames – Besançon

Il nous faut repartir aujourd’hui. Le ciel couvert, la température sera globalement plus supportable. Nous poursuivons notre route le long du Doubs et le paysage est d’une grande beauté.

 01.P113069302.P113074403.P1130767L’arrivée sur Besançon est impressionnante avec l’imposante citadelle haute perchée. A l’entrée de la ville, nous nous engageons dans un tunnel sous le rocher de la citadelle. Ambiance avec cris en tout genre de la troupe. Nous contournons la ville par les jardins qui longent le Doubs. Nous traversons le cours d’eau au fameux Pont Battant et après une belle ascension nous arrivons dans le quartier de la Butte où nous héberge Catherine. Et nous sommes accueillis comme des rois par cette randonneuse de haut vol qui sévit au Club Alpin. Chouette soirée, ambiance harmonieuse chez notre hôte d’un soir.

Di 20, Besançon

La matinée chez Catherine est tranquille tandis que la pluie arrose la ville. Et nous quittons son nid qu’en début d’après-midi. Nous prenons la direction du centre-ville. Nous passons dans la cour du Musée du Temps, pour aller ensuite jusqu’à la Citadelle où nous passons le reste de l’après-midi au milieu des animaux. Nous rentrons chez Catherine au moment de son départ et laisse les clefs pour une nuit supplémentaire.

Lu 21, Besançon – Dôle

01.P1130852 02.P1130856 03.P1130857Nous quittons l’appartement de Catherine en fin de matinée pour rejoindre la gare SNCF. La pluie s’arrête peu avant que nous sortions tout notre matériel de chez elle.
Une fois à Dole, nous allons directement à l’hôtel où nous sommes attendus. Ensuite nous partons visiter la ville à pied puis en calèche, tractés par de magnifiques chevaux de trait comtois. Le centre a beaucoup de charme avec la présence du Doubs, du canal du Rhône au Rhin, le canal Charles Quint et le charmant petit canal des tanneurs.

Ma 22, Dôle – St Jean-de-Losne

Au réveil, le temps reste maussade et le restera jusqu’à notre arrivée à St Jean de Losne. A la sortie de Dole, nous quittons rapidement le Doubs en suivant le canal pour rejoindre la Saône 18 kilomètres plus loin. Nous pique-niquons vers 14h abrités par de grands arbres alors qu’il tombe une pluie régulière. Une fois en Bourgogne, le bitume est de moins bonne qualité mais ça roule bien. A la jonction entre le canal et la Saône à St Symphorien, le changement de gabarit est impressionnant ainsi que le débit. L’ambiance est radicalement différente.

01.P1130866 02.P1130871 03.P1130881 04.P1130884Nous nous arrêtons pour la nuit à St Jean-de-Losne qui se situe au croisement de 3 grandes voies navigables majeures : le canal de Bourgogne vers la Seine, le canal Rhin-Rhône vers le Rhin et la Saône qui mène à la Méditerranée. De fait, c’est devenu aujourd’hui le premier port de tourisme fluvial en eau intérieur en France. L’accueil à l’Auberge de la Marine est jovial, chaleureux, la chambre est nickel, le dîner festif avec l’anniversaire d’Anaïs chanté par toute la salle avec applaudissements. Ensuite la nuit est calme, excepté la présence d’un moustique affamé et enragé.

Me 23, St Jean-de-Losne – Seurre

Le petit-déjeuner est gargantuesque et nous quittons avec regret ce lieu simple et chaleureux. Nous allons renouer de nouveau avec une météo agréable, voire très chaude. Le long de la Saône, nous retrouvons un paysage que nous connaissons pour l’avoir côtoyé lors d’un périple Chalon-Mâcon-Chalon sur la Voie Bleue. A ce niveau, on l’appelle la petite Saône, et grande Saône à partir de Verdun-sur-le-Doubs. Le cours d’eau est paisible, la végétation est fort riche le long des rives. Elle sert d’abri à de nombreux oiseaux tout au long de l’année comme le Héron Cendré, le Martin Pécheur, le Faucon Hobereau ou le Courlis Cendré. On croise aussi des troupeaux de vaches Charolaises paisibles, parfois les sabots dans l’eau.

01.P1130904 02.P1130907A l’heure du déjeuner, les enfants mangent sous une tente de bédouin bricolée entre 2 vélos. Cela les amuse beaucoup et les abrite convenablement.

En fin d’après-midi, nous arrivons à Seurre, à quelques encablures de notre destination finale. La ville possède beaucoup de charme. L’Office du Tourisme est en particulier fort bien logé dans une belle demeure construite par la famille de Bossuet en 1504 avec une magnifique façade à colombage. On y trouve de petites sculptures d’animaux dont les têtes ont été décapitées. La ville regorge de maisons moyenâgeuses en pierre blanche ou brique rouge : l’église St Martin du XIVe, les Hospices du XVIe, Mairie du XVIe, maison du Gouverneur, le couvent des capucins, le château, le couvent des Ursulines, la Halle au blé et le pont de Saône qui fut maudit durant 1 siècle : des piles qui tombent à plusieurs reprises ou le tablier qui s’effondre sans les piles.

Le camping se situe en périphérie de la ville, le long de la Saône, à proximité d’une grande piscine extérieure.

Je 24, Seurre

01.P1130913 02.P1130914 03.P1130932Journée tranquille avec visite touristique de la ville et séance à la piscine.

Ve 25, Seurre – Bougerot

04.IMG_9071 05.IMG_9079Journée de nouveau à l’orage en fin d’après-midi. Le ciel gronde en arrivant au village de Verdun sur le Doubs. Ici, le Doubs (175 m3/s) rejoint la Saône (160 m3/s) pour donner la grande Saône et l’endroit de la jonction est de nouveau de taille impressionnante.

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Afin d’éviter des problèmes d’hébergements avec le Festival Chalon dans la Rue, nous nous posons au camping Mare de Roy de Bougerot, à 15 km des festivités. Le cadre est agréable mais cerné par les moustiques.

Sa 26, Bougerot – Chalon – Bougerot

01.P1140012 02.P1140014Les vélos nous permettent de rejoindre aisément le centre de Chalon piétonnisé et nous garer où bon nous semble. L’évènement étant réparti dans tout le centre, nous nous déplaçons à pied ou à vélo. L’ambiance est détendue, les spectacles sont de bon niveau et il y en a pour tous les publics. Nous passons une journée pleine de surprises, délicieuse et animée par les orages et trombes d’eau.

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Di 27, Bougerot – Chalon

Merci la SNCF !
A la gare de Chalon, c’est l’enfer. Il nous faut prendre le train quai 2. Et pour cela il faut traverser 6 ou 8 quai. Et le chef de gare refuse de nous aider en nous faisant traverser les voies. Obligés de tout démonter et se taper les escaliers.

Arguments de ce brave fonctionnaire : ils passent tellement de cyclistes ici, si on devait tous les faire passer on ne s’en sortirait pas. Quand on dit qu’il y a des gares qui le font, il rétorque qu’ils ont des personnes embauchées pour !  La mauvaise foi. Donc, nous nous exécutons. Le temps de réaliser le transfert, 4 ou 5 personnes dans le PC auront passé leur temps à discuter sans qu’aucun train ne vienne perturber la vie de la gare. Argument de ce personnage sans cœur : de toute façon, ça m’étonnerait que le chef de train vous accepte avec tout ce que vous avez avec vous. L’enfoiré ! Je l’aurai bien transformé en statuette vaudou avec des rayons d’une de mes roues.
Un cycliste nous indique vaguement où se trouve l’espace vélo, mais le train s’avère être beaucoup plus long que nous l’imaginions et nous nous retrouvons un peu perdu quand le train débarque avec un gros macaron vélo en tête de train alors que nous sommes au milieu plutôt vers l’arrière. Le risque est que le train parte sans nous. Nous tentons un wagon avec petit macaron, à peine plus gros qu’un timbre-poste…et il y a 2 emplacements vélo pour nos 4 vélos + remorques et 11 sacoches. Pendant que nous chargeons, les enfants sont méga stressés. Une femme se charge d’eux et les calme, tant que faire se peut. Elle nous aide aussi à tenir un vélo. Au milieu du chargement, le chef de train siffle le départ du train. Nous faisons signe que est trop tôt…et le quai est en courbe. Le conducteur ne peut nous voir. Nous continuons, puis il faut réorganiser le puzzle afin d’occuper le moins de place.
Brigitte qui a été adorable avec les enfants descend à Dijon. La suite du voyage se passe sans encombre. Durée du voyage 4h. La première partie du voyage nous rappelle notre voyage 2013 : vallée de l’Ouche, Alésia, Montbard et la Roche Migenne.

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Une pensée sur “De Bâle à Chalon-sur-Saône : 3 semaines entre Suisse et Bourgogne

  1. JC Marquet Répondre

    Enfin je viens de prendre le temps de voir ce beau récit d’une famille avec déjà du métier de cyclo-voyageur.
    Il faut voir les enfants , joyeux malgré la pluie et s’habituant à toutes les conditions d’un voyage.
    Je suis bien content pour vous.
    On connaît un peu ces régions ayant vécu à Dijon ; une carte aurait pu accompagner ce récit .
    Pour Bâle , allez donc un jour voir le Carnaval , sans les enfants , c’est assez exceptionel.
    Bisavous.
    JC.

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