Ou comment accommoder le voyage à vélo et les plaisirs de la gastronomie italienne. En Mai fait ce qu’il te plait, et ce fut ainsi pour 8 jours de cyclo-camping en Toscane. De Pise à Sienne nous nous sommes régalés dans tous les sens du terme, et avec tous nos sens.
Après un vol très « easy* », nous attendons à Pise nos bagages et destriers au milieu d’une foule assez dense. Quelle n’est pas notre surprise de voir arriver nos vélos dans leurs cartons de protection sur le tapis avec sacs et valises. J’évite le pire au milieu des rires.
Après les formalités d’usage (montage des vélos, vérifications, hébergement des cartons), nous quittons l’aéroport et sommes rapidement dans la campagne. Dans les premiers kilomètres, nous roulons entre de grandes étendues de blé et l’aéroport qu’il nous faut contourner. En cette fin d’après-midi, nous laissons Pise dans notre dos pour rejoindre la mer en quête d’un camping.
En route, nous croisons une fête assez incongrue. Au milieu de nulle part, des voitures stationnent sur les deux côtés de cette petite route si bien que nous aurions beaucoup de mal à passer en voiture. Des enfants jouent sur la route. Sur notre gauche, une voix et des notes s’élève vers le ciel. Autour de la scène, un attroupement important écoute, lui-même encerclé de caravanes qui se reposent : c’est une fête Rom. Nous poursuivons le sourire aux lèvres.
L’objectif de notre périple se résume à rejoindre Sienne par les plus petites routes, voir chemins, avec une trajectoire en zig zag. Après les plaines du littoral et ses hordes des baigneurs, une traversée paisible de Livorno, nous attaquons dès la première matinée des profils plus sportifs. Un soleil insolent étant de la partie, nous prenons rapidement 2 bonnes habitudes : bien nous hydrater et planter la tente à l’ombre. Avec Voltera, puis San Geminiano et Siena, nous abordons un nouveau sujet fort intéressant : les citées médiévales toscanes, magnifiques places fortes perchées. Outre leur beauté massive, une architecture équilibrée, des jeux de ruelles pouvant relier des places sur plusieurs niveaux, des tours à vous faire perdre la tête, des sols magnifiquement pavés, une culture étonnante des quartiers à Siena (panthère, tortue, …), un contact toujours agréable avec la population, nous avons l’assurance de trouver, après moult hésitations, une table qui fera notre bonheur.
Soupe de pois chiche, champignon, tomate
Dinde fourrée à la pistache
Florilège de crostini au lard, tomates en petit cubes,
Fromage frais safrané, pâte d’olives écrasée
1 verre de Nobile de Montepulciano
1 verre de San Geminiano
Les automobilistes italiens ont mauvaise réputation, et ça se confirme. De plus, l’effet mouton de panurge fonctionnant également de ce côté des Alpes, les touristes étrangers copient fort bien leurs homologues toscans. Aussi, notre stratégie des petites routes a été payante, même si parfois nous croisions quand même des flots sur certains axes touristiques. Entre chaque ville, nous n’avons pas trouvé d’aménagements cyclables, et très peu dans Siena. Celles-ci est d’ailleurs plutôt hostile à nos amis à deux roues. Le centre historique est piétonnier, ce qui est fort agréable, par contre le vélo n’y a pas sa place et surtout pas posé contre un mur, même le temps d’une petite course chez Nanini (les meilleurs Pan Forte de la ville).Estelle se souvient encore d’une altercation agressive d’un carabinier. Pourtant, nous croisons quantité de cyclotouristes sur Siena et dans les alentours, et au camping tous nos voisins sont de la partie. Ils sont américains, allemands, italiens, et les échanges de tuyaux vont bon train.
Il existe pourtant une ville où le cycliste vit une paix royale, où se garer n’est jamais un problème, où l’on pourrait se croire prioritaire sur tout autre mode de déplacement, et c’est à Pise que ça se passe, ville étudiante, nonchalante, indolente.
Assortiment d’anti pasti : purée d’olives,
Aubergines grillées,
Tomates séchées et fromage de brebis,
Épinard avec pois chiche et menthe,
Fromage blanc et concombre.
Pâtes à la pistache, ricotta et pignons,
Veau pané et morceaux de fromage,
¼ de vin de sicile.
En huit jours et huit nuits, nous avons dormi 5 fois sous la tente, et globalement dans de bonnes conditions. En Mai et début Juin, les campings ne sont pas encore trop chargés, ils sont bien ombragés, et les prestations sont de bonne qualité. C’était malheureusement trop tôt dans l’année pour profiter de la piscine du camping de Siena. C’est notre seul regret.
A notre retour sur Pise, nous avons découvert les joies du train italien. L’information sur les trains acceptant les vélos était parfaite. On paye un faible supplément pour les vélos, et, au moment de l’achat du billet, on vous donne une étiquette a poser sur le vélo. Une fois sur le quai, tout comme en France, il est impossible de savoir à quel niveau s’arrêtera l’espace vélo. Avec un changement en cours de route, nous avons vu deux types d’espaces vélo, avec accrochage vertical systématiquement, et des espaces suffisants pour faire nos manœuvres.
Le séjour tire à sa fin, et il nous faut préparer nos vélos pour le retour à l’Aéroport. L’exercice n’est pas simple car nous nous sommes bien chargés en souvenirs gastronomiques : pan forte et vins italiens, ainsi que des pâtes achetées chez un artisan de Pise. Par contre il nous manque quelques litres d’une préparation, merveilleuse en Italie, et revigorante par cette chaleur (28 à 32°). Lors d’une balade dans le Nord Chianti au départ de Siena, nous avons, sur les conseils avisés du Routard, découvert un artisan glacier dans la ville de Castellina en Chianti. Les parfums chocolat et yaourt aux fruits de bois, notamment, vous donnent le vertige, l’intensité du plaisir étant si forte. Et c’est donc sans quelques hectolitres de cette douceur que nous regagnons l’aéroport, aisément d’ailleurs, puisqu’il touche la ville. Les cartons nous ont attendu sagement, et nous nous trouvons un espace tranquille, au frais, pour improviser un atelier vélo le temps d’emballer ceux-ci. Avec ces quelques lignes, j’espère vous avoir donné l’envie d’aller rouler dans les Apennins malgré quels fous du volant.
* Easy Jet dessert Pise depuis mars 2005 au départ d’Orly.
Quelques liens intéressants :
Infos générales sur la Toscane : site très complet.
http://www.turismo.toscana.it/
Infos sur Siena et sa région :
Et sur le vélo en particulier :
http://www.terresienainbici.it/index_eng.asp
Les campings :
Pour ceux qui souhaitent se poser quelques jours dans une ferme : http://www.agrituristsiena.com
Les AJ en Italie :